Page et les Narrow Canyons

Antelope Canyon Upper et Lower

 Samedi 4 aout 2012

C’est une journée « Navajo » qui nous attend aujourd’hui, puisque nous avons prévu de faire les « Antelope Canyons ». Nous commençons par nous rendre à Page, ville auprès de laquelle sont situés les fameux « narrow canyons », et nous allons d’abord voir un point de vue sur les méandres du Colorado, qui s’appelle « Horseshoe Bend » (le fer à cheval). Le point de vue est magnifique, le fleuve prenant des couleurs vertes à cet endroit, qui contraste avec le rouge de la roche environnante. Nous y sommes un peu tôt pour prendre des belles photos, une partie du fer à cheval étant encore dans l’ombre.

Ensuite nous allons à Antelope Lower, le moins connu des deux canyons. Ma petite femme me fait un beau cadeau en me permettant d’y aller seul pendant qu’elle garde Thomas. Le canyon est en effet très étroit, et il faut en plus passer par une série d’échelles pour y descendre, ce qui serait un peu compliqué avec bébé sur le dos.

Je prend donc mon pass pour 9h15, et Nathalie et Thomas partent faire une balade dans le coin. Rendez-vous est donné vers 10h30-10h45 (le tour doit durer 1h en théorie). Pendant que je patiente, mon trépied dans une main, l’appareil photo dans l’autre, le type qui vend les pass me demande si je souhaite bénéficier d’un « photographer pass », qui me permettra de rester en arrière du groupe, et de prendre mon temps pour les photos. Comme ça ne coûte pas plus cher, j’accepte bien évidemment son offre. Entendant cela, une autre touriste demande à bénéficier du même pass … que neni, le type lui montre un papier ou sont écrites les conditions requises pour bénéficier du photographer pass, et il est écrit en toute lettres qu’il faut posséder un gros appareil photo ET un gros trépied. Pas de bol, la touriste n’a que le gros appareil photo, mais pas de trépied.

La visite commence donc (avec déjà 20 minutes de retard), et rapidement je laisse le groupe me distancer et je commence à mitrailler à tout va (enfin pas tant que ça, cela prend beaucoup de temps dans ce canyon étroit, de placer le trépied, de faire les réglages sur la lumière toujours changeante …) Il y a tellement de choses fascinantes dans ce canyon que l’on pourrait y rester une journée entière sans se lasser. Les groupes me dépassent (au rythme de 1 tous les quart d’heure environ).

Au bout d’un moment, je me rends compte que j’ai laissé le temps filer, et que cela fait déjà 2h30 que je suis dans le canyon. Je presse un peu sur la fin, et retrouve finalement Nathalie au parking un peu angoissée, car elle est finalement revenue à 10h15, et moi je suis sorti à 12h45, soit près de deux heures après l’heure prévue … honte à moi ! Pour ma défense, il faut dire que nous sommes un peu perturbés par les horaires ces temps-ci, car l’Utah est à l’heure d’été, mais l’Arizona ne la pratique pas, et est donc en retard d’une heure sur l’Utah, mais les Navajos, bien qu’étant en Arizona, eux pratiquent l’heure d’été. Bref, c’est un beau bazar. En tout cas, ce canyon aura été une super expérience.

lower antelope 2lower antelope 3lower antelope1

 

Nous allons manger rapidement, car nous avons un tour prévu à 13h pour visiter Antelope Upper (mais heure de l’Arizona, donc 14h pour nous qui sommes à l’heure de l’Utah). Nous garons notre voiture devant l’agence de tour, et prenons place dans un 4×4 un peu délabré, car il faut faire un peu de piste avant d’arriver au canyon.

Notre guide conduit son véhicule d’une main de maître, et nous sommes vite sur place. Pas de chance pour nous, les nuages sont arrivés, et nous ne verrons donc pas les fameux rayons de soleil qui entrent dans le canyon entre 11h et 14h environ l’été. Cela n’empêche pas les couleurs du canyon d’être très belles, et toujours des reliefs et des motifs complètement surréalistes.

Ce pourrait être vraiment un endroit de rêve, s’il n’était pas victime de son succès. Outre le prix exorbitant pour y faire un tour d’1h, c’est vraiment à la chaîne, il faut suivre son guide pas à pas, car le groupe suivant est une dizaine de mètres derrière. Au début du tour, j’ai commencé par essayer de faire quelques photos au trépied, mais j’ai vite abandonné vu la cohue.

Antelope Upper

Bref, une expérience en demi-teinte, pour ce canyon qui est une vraie merveille de la nature, mais l’ambiance qui l’environne ne fait vraiment pas rêver. Encore une fois, les endroits moins touristiques nous conviennent beaucoup mieux !

Nous repartons pour l’hôtel, prenons un bain dans la piscine … sous une légère pluie, et après un bon repas (pizza hut !) nous faisons un peu de shopping (Nathalie a enfin acheté son Levis !! Et moi aussi du coup. On a failli en prendre un pour Thomas, mais déjà la taille 2 ans américaine ressemble à du 4 ans, et en plus vu l’état actuel de ses shorts et de ses genoux … ce serait vraiment gâcher).

C’est tout pour aujourd’hui. Demain, on reprend les randos, pour une journée spécial off tracks !! Si le beau temps est au rendez-vous, car ce ne sont que des pistes à emprunter par temps sec.

 

Grand Staircase Escalante National Monument – Yellow Rock

Dimanche 5 août 2012

La journée commence bien, il fait un temps superbe lorsque l’on se lève ce matin, un peu dans le paté. On prend la route rapidement (petit déj dans la voiture sauf pour Thomas qui prend toujours son bib au lit). Au bout de 45 minutes de route, on bifurque sur la Cottonwood road, qui traverse « Grand Staircase Escalante National Monument », et qui remonte grosso modo jusqu’à Bryce Canyon. C’est une piste « assez roulante » nous dit-on.

C’est vrai qu’elle est mieux entretenue que pour Valley of the Gods, mais à 50km/h on se prend déjà pour Sébastien Loeb, entre les passages sur graviers, la boue, le sable, les ornières et les cailloux à éviter. On met également 45 minutes pour faire les 20 malheureux kilomètres qui nous séparent du lieu de la rando. Mais déjà, on arrive avec une voiture entière, et c’est déjà pas mal.

Thomas est installé dans son sac, Nathalie prend celui de l’appareil photo et boissons, et c’est parti pour la rando, qui commence en suivant un « wash », lit de rivière à sec. C’est pour cela entre autre qu’il faut faire la rando (et la piste) par temps sec, car en cas de pluie l’eau monte très vite dans ces lits, et on assiste à des « flash flood ». Enfin pour nous, pour le moment c’est le cagnard, donc pas de risque. On arrive rapidement à une colline à gravir … le point qui fait peur à Nathalie depuis le début. C’est vrai que c’est une pente à 45°, entre sable et éboulis, pas trop rassurant donc. Mais ça se fait bien, moyennant quelques dérapages sur les cailloux. Ces dérapages amusent beaucoup Thomas qui prend des fous rires à chaque fois que l’on dérape sur un caillou. Nous ça ne nous fait pas trop rire, mais c’est quand même mieux que s’il pleurait.

On arrive enfin en haut, et là c’est déjà beaucoup plus facile, des kairns nous indiquent le chemin, et là, en gravissant une autre petite buttes, on aperçoit au loin comme une énorme pépite d’or, alors que tous les alentours sont plutôt couleur caillou standard (gris quoi).

Yellow Rock 2

Ça détonne vraiment dans le paysage, et l’on a hâte d’être au pied de cette colline d’or. 15 petites minutes plus tard, c’est fait, et ce Yellow Rock est vraiment aussi beau que sur les photos que j’avais pu voir (comme quoi, ils abusent pas tous de photoshop). Nathalie et Thomas restent au pied du rocher, à l’ombre d’un arbre, et je pars donc seul pour 45 minutes d’exploration dans ce rocher extraordinaire. Tous les 20 mètres, le paysage change, la couleur du rocher, qui est jaune or dans l’ensemble, mais parfois strié de blanc, de rouge, de violet, tout cela formant des motifs improbables. La roche elle-même fait parfois comme de grosses écailles, c’est vraiment épatant.

Yellow Rock 1

De retour auprès de Nathalie et Thomas, on retourne tous les trois faire un petit quart de tour à la base du rocher, mais il fait maintenant très chaud, et on décide de retourner à la voiture pour manger.

Le retour se fait assez bien, pas de chevilles cassées sur la descente de la « colline ». Sur la descente, nous croisons un couple, ce sera les seuls autres touristes que nous verrons sur cette rando … ils nous paraissent d’ailleurs assez inconscients de commencer cette rando à 11h du matin, mais bon.

Arrivés à la voiture, on mange rapidement, et on s’interrompt même en plein milieu, car Thomas ne veux rien avaler, et des nuages d’orage commencent à nous environner de toute part (dommage pour les autres touristes !) Comme on ne veut pas se faire surprendre par la pluie sur la piste, on part rapidement et on refait la route dans l’autre sens (beaucoup plus rapidement d’ailleurs, les réflexes et l’assurance commencent à venir). Nous voilà donc à l’hôtel à 13h30, et pour la troisième fois seulement en 3 semaines, Thomas peut faire sa sieste dans la chambre (avec sa maman !)

Au réveil de la sieste (17h pour Thomas), il ne fait pas plus beau, et c’est donc soirée à l’hôtel, un peu de lessive, un peu de rangement et dodo tôt !

 

Les toadstool hoodoos et waterholes canyon

 Lundi 6 aout 2012

Pour ce dernier jour à Page, nous reprenons nos vieilles habitudes et faisons lever à 6h. Il fait encore nuit (il est en fait 5h, heure de l’Arizona), et le jour commence à peine à se lever quand nous prenons la route. Aujourd’hui encore, c’est journée randonnée !

La première ne se situe qu’à 45 minutes de route de l’hôtel, et c’est une petite rando, avec peu de dénivelé. Elle s’appelle « toadstool hoodoos ». Elle consiste à voir des formations rocheuses créées par l’érosion (encore une fois), qui prennent la forme de champignons. Après à peine 20 minutes de marche, nous apercevons nos premiers hoodoos. Ils sont vraiment très rigolos, et « plantés » au milieu d’un paysage de roche assez lunaire. Nous ne nous attardons pas trop toutefois, car nous avons du chemin à faire, et l’expérience nous a montré que dans le coin, les orages arrivent toujours en début d’après midi, et pour la prochaine rando il ne vaut mieux pas.

Toadstool Hoodoos 2Toadstool Hoodoos

 

Nous reprenons donc la route vers Page, et allons directement au comptoir d’Antelope Canyon chercher un « Hiking permit » pour notre prochaine randonnée, les « waterholes canyon ». Heureusement que je m’étais renseigné sur internet, car nul part il n’est fait mention de la possibilité de prendre ce permis. Bref, pour 10$, nous avons notre permis en poche, plus les indications pour trouver le point de départ de la rando. Nous nous y rendons, et heureusement qu’on a le plan, car là encore, à l’entrée du chemin de rando il n’y a qu’un vague parking, et une pancarte « no trepassing / hiking permit required ». On laisse le permis en évidence dans la voiture, et on s’engage sur le chemin.

Le début paraît simple (sur 300m), mais après il faut descendre dans le canyon. On tente à un premier endroit (là où le chemin semblait mener), mais après quelques mètres de descente, cela devient franchement exposé et les rochers glissent pas mal sous les pieds. On ne souhaite pas risquer notre vie, alors on remonte prudemment et on longe un peu le canyon à la recherche d’une descente plus facile. Quelques mètres plus loin, on voit apparaître des cairns (qui ne vont pas du tout dans le sens du premier chemin que nous avions vu), et en les suivant on arrive à une descente beaucoup plus simple !

Nous voilà donc dans le canyon, qui pour le moment n’est pas très étroit, et est à l’air libre (comprendre : il y a du soleil au-dessus de nos têtes et pas de la roche). On continue sur un bon kilomètre, et déjà le rocher prend ces formes et ces courbes typiques des « narrows canyons » comme Antelope Upper ou Lower. Mais bon, comme c’est en plein soleil, les belles couleurs de la roche ne sont pas au rendez-vous. Après une bonne demi-heure de marche dans ces conditions (Thomas marche à côté de nous, mais il commence à râler), on arrive devant nos premiers trous d’eau, et le canyon se rétrécie, nous obligeant à quelques acrobaties pour les enjamber… jusqu’à ce que l’on arrive devant une grande mare, trop longue pour être enjambée.

Comme nous avons tous les deux un sacré barda (toujours sac Thomas + sac photo/eau), on décide de se poser avant la flaque, et que je vais partir en éclaireur voir si la suite vaut le coup. Au prix de quelques manœuvres hasardeuses (merci les cours d’escalade), je traverse la mare. Un peu plus loin, il y en a une deuxième, mais qui se franchit également pas trop mal, et quelques dizaines de mètre plus loin, le canyon se rétrécit enfin, et s’élève au dessus des têtes, pour donner ces reliefs au couleurs jaunes, orange, violettes … le rêve quoi.

Waterholes 1Waterholes 2

Je retourne donc chercher Nathalie et Thomas, et tente la traversée avec le bonhomme sur le dos. Mais avec 15kg de plus, ce n’est pas pareil !! Finalement, on prend la décision de mettre les pattes dans l’eau, et on franchit la mare (mais on a les pieds qui puent !!). Cela fait également beaucoup rire Thomas, décidément à chaque fois qu’on est en galère il se marre celui-là.

On profite donc à fond de ce canyon, et on rentre à la voiture. Sur toute la rando (3h), nous n’aurons croisé que 5 personnes, et seulement sur le chemin du retour. Ce canyon ne vaut peut-être pas Antelope Upper, mais la tranquillité d’y être tout seuls et de pouvoir prendre son temps pour admirer n’a pas de prix, à notre sens.

La suite est beaucoup moins drôle, on mange rapidement, je retourne faire quelques photos d’Horseshoe bend (au soleil cette fois), et on prend la route pour Williams, que nous atteignons à 18h après avoir essuyé plusieurs orages (le ciel était déjà bien chargé quand nous avons quitté Page).

Horseshoe Bend
Horseshoe Bend

 

La suite, c’est par ici

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