En route pour le Nord – encore des Fjords et des glaciers

Route des trolls, mur des Trolls …

Lundi 21 juillet

Ce matin, nous sommes réveillés par Eléonore, à 7h45… Grasse matinée pour tout le monde ! La nuit a donc été bonne, moins fraîche que les précédentes, même si le petit matin est toujours humide  le linge lavé hier soir n’a pas séché pendant la nuit, tant pis, il sèchera sur la plage arrière… Nous commençons vraiment à adopter le style baroudeur. Petit déjeuner au soleil, rangement du campement, tout cela pendant que Thomas et Eléonore sont déjà au bac à sable et à la balançoire, et nous voilà partis aux alentours de 9h. À peine quelques kilomètres parcourus, et c’est la première pause : ce sont les Gudbrandsjuvet, des chutes très bien aménagées, mais pas aussi « tourbillonnantes » qu’on ne le pensait. Cela n’enlève rien à la beauté et à la force de l’eau, on peut même apercevoir des arcs-en-ciel par endroit, pour le plus grand bonheur de Thomas.

Nous poursuivons notre ascension vers la Trollstigplataet, point de vue aménagé, juste avant la célèbre descente assez raide composée de nombreux virages en épingles à cheveux. Nous nous arrêtons non seulement pour profiter du paysage, mais aussi pour calmer Eléonore, qui ne pleure pas mais qui hurle depuis quelques minutes : mal au cœur? Mal aux dents? Mal au ventre? Fatigue? Frustration car elle vient de se faire gronder par Christophe car elle râlait? On ne sait pas, mais rien à faire, elle hurle, ne veut pas rester dans les bras mais ne veut pas qu’on la pose… Je tente un bout de la ballade vers le point de vue, puis finalement rebrousse chemin, laissant mes 2 hommes admirer le paysage aux 2 autres point de vue. Je retourne à la voiture, donne du Doliprane, enlève les chaussures et chaussettes ( mal aux pieds?) et laisse la demoiselle pleurer puis s’endormir dans la voiture. Thomas et Christophe rentrent ravis de leur ballade, impressionnés par ces hautes montagnes à perte de vue. Nous repartons en empruntant la « route des Trolls » (trollstigen), une vraie route de montagne, avec des cascades, des virages… Des campings car à dépasser!!!

Trollstigen
La « route des trolls » vue depuis Trollstigplataet

Une fois en bas, nous passons entre ces montagnes pour atteindre Andalsnes, où nous nous arrêtons faire quelques courses, avant de repartir pour la ballade de la journée. Après quelques kilomètres de piste, nous trouvons notre route et arrivons à un lac, dont les berges sont malheureusement envahies par les moutons ( il y en a au moins 10 ! Envahies, oui, c’est le mot !). Je ne suis pas téméraire, les moutons eux, oui, du moins ils n’ont pas peur et sont trop proches de nous à mon goût, nous nous éloignons donc du lac pour pique niquer ( salade thon, tomates, maïs). Eléonore s’est réveillée tout sourire, nous ne saurons pas le fin mot de l’histoire: avait elle mal ou faisait elle une colère ?

Litlefjellet 1

Nous partons pour la rando (Litlefjellet )…dont Christophe a le secret ( pas indiquée, au bout d’une piste…). Armés des bâtons de rando, gourdes et vaporisateur d’eau ( il fait tout de même 28°C et un superbe ciel bleu, qui nous accompagne depuis ce matin), nous partons. Le chemin est bien balisé, mais la montée est raide, Thomas marche en tête en donnant la main à Christophe et je suis avec Eléonore dans le dos. Au lieu des 20 minutes prévues, nous mettrons 1 heure ( après s’être trompés de chemin et donc d’avoir fait demi tour). Mais le jeu en valait la chandelle! Nous nous retrouvons face à un superbe panorama sur la vallée mais aussi sur le « mur des Trolls » (trollveggen), très découpé, vraiment particulier.

TrollveggenLitlefjellet 2

La descente se fera plus rapidement, en 30 minutes… Nous félicitons Thomas qui a fait toute cette rando, difficile, (et en tongs… Parents indignes que nous sommes, nous n’avons pas vérifié au départ comment nous l’avions chaussé ! Heureusement qu’il est fort)
Pour nous remettre de nos émotions, nous nous arrêtons juste à l’arrivée de la randonnée pour nous tremper les pieds dans un petit torrent alimentant le lac juste en dessous. Thomas est ravi! Il termine sans slip… Mais ne glissera pas dans l’eau (tout de même très froide). Poupette s’en donne elle aussi à cœur joie, elle tape des pieds dans l’eau en rigolant.

 

La route de l’Atlantique

Nous repartons en voiture pour quitter ce paysage de fjords montagneux. Nous nous régalons une dernière fois en admirant les paysages, et prenons un ferry, des tunnels, des ponts… Pour arriver une bonne centaine de kilomètres plus loin sur la « route de l’Atlantique », classée par le guardian « plus bel ouvrage routier du monde ». Nous sommes donc sur la côté, avec des îles parsemant la côté, c’est un paysage qui fait un peu penser à la Côté sauvage, mais en moins abrupt. Nous traversons de petits villages, et passons sur quelques ponts. Je suis particulièrement ravie de retrouver la mer.

Route-de-l'Atlantique

Et nous avons toujours ces maisons en bois de grande taille, de couleur rouge parsemées sur les rivages, un vrai paysage de carte postale. Il est cependant 18h, ce soir les campings se font plus rares, nous prenons le premier qui nous tend les bras… Bingo !

Après nous avoir proposé un emplacement assez éloigné, nous optons pour une place attenante aux jeux ( grand trampoline et portique en bois avec corde, passerelle, balançoire, toboggan) : l’expérience nous a montré que c’était là l’endroit idéal pour Thomas et Eléonore. En effet, ils vont sans hésiter s’approprier les lieux ( Poupette avec un peu trop d’aisance à notre goût d’ailleurs). La tente montée, les douches prises, nous passons à table : le célèbre « jambon/purée » nous attend, c’est imparable, Thomas en reprend 3 fois ! Poupette se régale également, elle va jusqu’à lécher la casserole à la fin du repas, pas de doute, ces deux là n’ont pas perdu l’appétit.

Je couche Poupette, et joue avec Thomas, le temps qu’Eléonore s’endorme, les 2 s’endormiront ainsi plus vite. Nous faisons le cahier de devoir de vacances de Tchoupi, nous jouons à la bataille de carte puis c’est au tour de Thomas de se coucher! Nous profitons alors avec Christophe de quelques instants à 2 avant d’aller nous coucher (et oui, cela fait aujourd’hui 7 ans que nous nous sommes fiancés!).

 

Mardi 22 juillet

À 7h, tout le monde est levé, ce qui nous permet un départ avant 8h30 (une heure et demi pour le petit déj, s’habiller et tout ranger semble être un minimum incompressible!). Nous prenons donc la route direction Kristiansund, toujours en longeant l’Atlantique.

Puis, nous roulons vers Trondheim, troisième ville du pays, et que nous atteignons vers midi et demi. C’est l’occasion de renouer avec notre vieil ami Macdo. On l’avait lu, on en a la preuve, c’est horriblement cher. Mais bon, les enfants mangent des frites et sont contents de pouvoir se délasser sur les jeux. Pour nous c’est toujours une bonne occasion de pouvoir regarder les dernières news de France, et de checker la météo des prochains jours, afin de modifier le planning s’il le faut. En l’occurrence la fin de semaine est prévue belle, mais le début de la suivante dans les Lofoten risque d’être plutôt nuageuse voire pluvieuse. A suivre.

On repart vers 13h30 ( il fait 32°c, nous voilà contraint de mettre la clim !) … pour la visite de la cathédrale, et un petit tour dans la vieille ville. La cathédrale est magnifique, d’un art tout à fait différent de nos cathédrales françaises. On ne comprend pas trop comment ça marche d’ailleurs. Bon le point négatif c’est que l’on ne peut prendre ni photos ni vidéos. Le prix reste également très élevé pour ce qui est finalement un tour de l’église qui prend maxi 15 minutes. Nous nous baladons ensuite une petite demi heure dans les rues, et admirons les maisons de bois sur pilotis, de toutes les couleurs.

Trondheim

A 15h, nous reprenons la route, direction Mo I Rana. C’est une longue route d’à peine 500km, mais en autoroute norvégienne ça fait dans les 8h de temps de route… Donc on prend un peu d’avance. C’est de la vraie autoroute norvégienne, donc une seule voie la plupart du temps, sauf quelques rares 500m tous les 20km où l’on peut doubler trois voitures, avec des passages par tous les bleds (donc une vitesse moyenne entre 50 et 60km/h), et avec un péage tous les 5km (heureusement ça se calme rapidement ça … Sinon on arriverait en slip à Mo I Rana !!) bref, c’est long, c’est lourd.

On se décide à chercher un camping vers 18h. Après en avoir passé 2 en bordure d’autoroute, et pas très avenants (en gros une prairie dans laquelle on plante sa tente), nous en trouvons un avec grand terrain de jeux (trampoline, mini mur d’escalade, bac à sable …) Bon il est aussi en bordure d’autoroute, mais le trafic est loin d’être celui d’une autoroute française, et puis pour 14€ la nuit on ne peut vraiment pas se plaindre !

C’est donc le petit rituel du soir qui recommence, avec en plus lessive pour Nathalie. Le rituel c’est douche pour Natalie et les petits (généralement un différent chaque soir) pendant que je monte la tente. Puis je prépare le repas pendant que Nathalie fait manger Eléonore (ce soir c’est moi qui donne à manger à la Poupette, mais c’est exceptionnel car Nathalie fait la lessive). Puis on dîne avec Thomas, Nathalie couche Pépette, et ne couche Thomas qu’une fois la puce endormie… Ce qui prend ce soir une heure et demie. Pendant ce temps, Thomas s’éclate sur le trampoline avec son Papa, ou fait ses devoirs de vacances Tchoupi (d’ailleurs presque finis !) avec sa maman, des coloriages ou des dessins, des jeux de cartes, et des histoires… On le couche… Et on a alors du temps pour nous 2, enfin, ce soir Thomas est couché à 22h30, il ne nous reste pas grand chose pour nous, mais le coucher de soleil tardif (ou plutôt, l’absence de coucher de soleil) nous trouble.

 

Mercredi 23 juillet

Ce matin, nous nous réveillons à 6h45, avec le soleil. Il fait déjà bien chaud dans la tente, les petits dorment encore. Après le traditionnel et indispensable rangement, nous voilà partis : il est 8h10, le ciel est bleu et il fait 20°C. Nous traversons des paysages de forêts, bordés de fleurs assez hautes et mauves, qui ressemblent à des lupins. La route suit un torrent : on se croirait au Canada ( du moins, l’image qu’on s’en fait, mais sous le soleil). Vers 11 heures, nous empruntons la route touristique, la route 17, « la Kystriksveien », ponctuée de nombreux ferrys, nous n’en prenons qu’une partie. À midi, nous arrivons au départ du premier ferry, qu’il nous faudra attendre 1 heure. Nous profitons de cette pause imposée pour pique niquer.
Les paysages sont grandioses: des montagnes assez basses, des îles, de la végétation… Un régal pour les yeux. Le trajet en ferry dure 25 minutes, pour le plus grand plaisir des enfants, et plus particulièrement Thomas toujours aussi heureux de prendre le bateau.

Ferry-Norvege

Là aussi, des îles, des montagnes, un milieu tout de même assez inhospitalier. Nous reprenons la route, nous nous arrêtons aux différents points de vue pour profiter de la vue et du silence ! Lorsque nous arrivons au second port (à 14 h), un ferry vient juste de partir, et une trentaine de voitures attendent déjà. Nous ne sommes pas seuls. Finalement, le bateau de 15h40 ne passera jamais, c’est celui de 17h (avec du retard) que nous prendrons, et on peut même dire que ça s’est joué à quelques voitures, nous avons été chanceux. Il a donc fallu faire patienter tout ce petit monde : Thomas a terminé son cahier de devoirs de vacances et commence à apprendre à écrire son prénom, Eléonore jouait dans les jeux. C’est dans ce second ferry en direction de Roydo que nous avons passé le cercle polaire, en t-shirt, sous 20°!

Il est 19h quand nous arrivons à l’approche du dernier ferry de la journée. Cette fois ci la chance nous sourit, à 19h15, nous sommes de l’autre côté du fjord.
Nous ne chercherons pas bien loin notre camping ce soir. Nous en trouvons un non loin de la sortie du ferry, avec de grands jeux de bois pour les enfants. Le soir, ce sera spaghetti bolognaises, un bonne plâtrée car le repas du midi à été frugal (rillettes de thon et pâte de campagne + tucs).

 

Jeudi 24 juillet : « l’autre Svartisen »

Ce matin, une randonnée au glacier Svartisen nous attend. Il faut prendre un bateau pour s’y rendre, et celui ci part à 7h45 d’un lieu dit nommé Holand… Et le suivant est à 10h15. Pour ne pas se bloquer une bonne partie de la journée et pouvoir avancer l’après midi, nous prenons l’option 7h45, ce qui signifie réveil à 6h (marges comprises). Nous nous levons donc à l’heure dite, et battons des records de vitesse en préparation. A 6h45, tout le monde est dans la voiture. Le temps est très brumeux.

En avançant vers le lieu de départ, nous apercevons le glacier. La vue qui s’offre à nous est assez féerique : il y a une trouée de ciel bleu juste au dessus du glacier, et ce dernier est illuminé de soleil. Par contre, pas de port en vue …

Svartisen-glacier-1

Quelques kilomètres plus loin, Nathalie me fait remarquer que l’on ne voit plus le glacier, et que nous avons donc du dépasser le bled en question. Retour en arrière, effectivement une petite pancarte indique le chemin. Mais arrivé au port, pas d’indications, pas d’autres voitures. Après plusieurs détours, nous tombons sur une ruelle barrée d’un banc sur lequel est apposé une feuille plastifiée stipulant que le bateau ne part plus d’ici, mais d’un autre lieu dit dont nous n’avons bien entendu jamais entendu parler.

On repart encore en arrière (les marges que nous avons prises fondent plus vite que le glacier, d’où un petit stress qui s’installe), et on fini par trouver un parking qui donne sur un petit chemin de terre. Vérification, ouf il y a un embarcadère avec deux cyclistes qui attendent. On fait nos paquetages vite fait, et on embarque. Arrivés de l’autre côté, on se rend compte que l’on a oublié le topo … Qu’à cela ne tienne, il n’y a qu’une piste, et l’on est rapidement doublés par les cyclistes, donc on en déduit qu’on est sur la bonne voie.

20 minutes de marche plus loin (Thomas ne veut pas marcher, donc Nathalie porte Eléonore + sac à dos, et moi Thomas), on arriver à un embranchement avec deux pancartes dont les noms ne nous disent rien. On choisit à vue d’œil le chemin qui nous paraît se poursuivre vers le glacier. Au début cela marche très bien, il y a une piste, puis un petit pont de bois au dessus d’un torrent … Puis plus grand chose, des petits chemins. La on hésite à faire demi tour, mais comme nos « sacs » sont assez lourd, et notre temps compté, on continue à travers les arbres et buissons, on traverse plusieurs petits ruisseaux… Bref c’est la fête. Au bout d’une heure et quart à ce bon rythme (le sac a changé de porteur entre temps), on arrive à découvert, là où les eaux de fonte se jettent dans le lac, formant une petite plage. Le reste du chemin pour atteindre la langue du glacier étant plus escarpé, Nathalie reste avec les enfants, et je me tape un « sprint » pour me rapprocher du glacier. Après 15-20 minutes de marche/grimpette, je m’en tiens là, la vue est belle, le glacier est toujours sous le soleil.

Glacier-Svartisen-randonnee
La langue du Svartisen
Vue sur le lac glaciaire
Vue sur le lac glaciaire

Le retour se fera par le même chemin, à bonne allure, ce qui nous permet d’arriver à peine 5 minutes avant le départ du bateau … Qui a 15 minutes de retard. Le temps de reprendre notre souffle en fin de compte. Inutile de dire que, bien sûr, pendant notre randonnée alternative au glacier nous n’aurons pas croisé un seul autre touriste !

De retour à la voiture, on reprend la route vers Narvik. Nous avons décidé en effet de passer par la route pour aller aux Lofoten, les horaires des ferry à Bodo nous obligeant quasiment à passer un jour sur place à attendre. On mange sur une aire d’autoroute, et on roule tout l’après midi. La fin de la route touristique est sympa, mais sans plus.

Nous devons prendre un dernier petit ferry à Bognes, mais quand on arrive on s’aperçoit qu’il existe également un ferry à destination de Lodingen … Sur les Lofoten ! Renseignements pris, ce n’est pas très cher, et il y en presque un par heure. On hésite entre le prendre de suite (ferry de 18h30), ou demain car après cela fait tard pour chercher un camping. Finalement on se dit que 1 tient vaut mieux que 2 tu l’auras, et on prend notre place dans la file d’attente. Et nous voilà partis pour les Lofoten. Sur la trajet, nous avons même la chance de voir une baleine qui nous salue de sa nageoire. En revanche, il y a des nuages bas sur la totalité visible de l’île.

Arrivés à Lodingen, nous prenons le premier camping venu. Ce n’est pas génial, mais douche chaude gratuite alors on en profite, c’est lavage pour tout le monde. Thomas en particulier fait son ado et reste de longues minutes sous l’eau chaude… Où comment apprendre à ses enfants la valeur des choses qui paraissent si naturelles à la maison. Le temps de manger, coucher tout ce beau monde, et faire le traditionnel rangement de coffre (nourriture, vêtements sales, vêtements propres, appareils électroniques etc.), on se couche à 23h… Les nuages ont disparus, il fait grand beau.

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