Nouvelle Calédonie : Province Sud

Fin de la côte est et retour sur Nouméa

Mercredi 16 novembre

La nuit a été mouvementée pour certains car il est tombé des trombes d’eau dans la soirée, et quelques tentes n’ont pas supporté l’averse ! La notre, malgré l’usure qui commence à se faire sentir, a tenu le coup.

Au matin, profitant d’une éclaircie, nous louons un kayak biplace dans lequel nous entassons tant bien que mal toute la petite famille, et partons à la découverte de ces fameux rochers de Lindéralique. La balade est très jolie, on approche au plus près ces falaises majestueuses, dont les parois lisses laissent parfois la place à des grottes de tailles diverses, ou pendent des stalactites.

Le soleil s’est malheureusement caché entre temps, mais cela permet de ne pas trop cuire, et les enfants sont ravis de la balade. Sur le chemin du retour, nous voyons également deux énormes raies.

Dans l’après midi, nous avançons suis un ciel couvert et parfois pluvieux, ce qui ne nous laisse pas loisir d’apprécier à leur juste valeur les paysages que nous traversons. Nous prenons la transversale à Houaïlou qui nous ramène sur la côte est, et nous arrêtons au camping de Poé.

 

Le guide (de 2007 je le rappelle) indiquait une reprise récente du camping et remise à neuf des installations … rien ne nous prépare donc à l’état de délabrement dans lequel nous trouvons les installations communes. A ce propos, je dois dire qu’après une petite semaine de camping en Nouvelle Calédonie, nous sommes assez déçus de l’accueil qui est fait à ce type de touriste.

De fait, on est dans l’ensemble plus près du camping sauvage que du camping traditionnel. Outre l’état des installations sanitaires qui laisse dans l’ensemble à désirer, la douche chaude est une vraie rareté (heureusement que l’eau froide n’est pas très froide ici, mais les enfants ont du mal à s’y faire), et l’eau est parfois non potable.

Aucun effort n’est fait pour rendre le terrain propice au camping, heureusement que nos dos sont maintenant habitués à des sols durs et/où à inclinaison variable, car il ne faut pas espérer trouver un bon coin d’herbe ! Et je ne parle même pas de jeux pour les enfants ou de salle commune. D’ailleurs il n’y a pas d’éclairage, donc à compter de la tombée de la nuit (18h), on se retrouve rapidement à la frontale, ce qui écourte fortement les soirées (on couche généralement les enfants à 19h, et on suit à 20h30 – 21h)

Sur deux des campings où nous avons dormis, le propriétaire n’a fait que passer en début de soirée pour récupérer son dû, et est reparti aussi sec. Enfin, il nous semble (mais là nous sommes peut être mauvaise langue), que certains jouent « l’arnaque au wifi ». En effet, trois des campings dans lesquels nous avons dormis étaient supposés disposer de l’internet, mais comme par hasard, le wifi était en panne depuis trois jours, allait être réparé la semaine prochaine etc. C’est peut être une coïncidence, mais alors nous sommes vraiment malchanceux !

Seul point positif, il est vrai, les prix des campings sont tout à fait honnêtes, c’est-à-dire que par rapport à tout le reste c’est donné tant les choses sont chères ici.

 

Jeudi 17 novembre : retour sur Nouméa

Fort des constats relatés précédemment, pour la première fois nous en avons un peu ras le bol du camping ! Aussi c’est journée craquage. On commence par aller refaire le plein de courses au grand centre commercial de Dumbéa, et on enchaine aussi sec par un MacDo !

On fait ensuite route vers Nouméa on l’on prend un studio dans un motel. Nous nous baignons à l’Anse Vata, et après une bonne douche chaude, nous terminons sur … une raclette à la poêle !! Charcuterie, pommes de terre, bouteille de Gewurztraminer, on ne se refuse rien. Probablement la seule du voyage, un suicide financier, mais qu’est ce que c’est bon !

 

Bivouac au parc de la rivière bleue

Vendredi 18 novembre

Ayant digéré notre orgie de la veille, nous partons en direction du sud de la Nouvelle-Calédonie. Notre objectif : le parc de la rivière bleue.

Il faut savoir que le coin est au cœur de l’actualité néo-Calédonienne. En effet, depuis notre arrivée dans le pays, les altercations entre les indépendantistes et les forces de l’ordre ont été nombreuses : voitures brûlées, tirs à l’arme lourde, blocage des routes etc. Tout cela nous a fait hésiter. Mais comme il semblait que tout soit rentré dans l’ordre …

Arrivé au guichet, nous entendons la personne de l’accueil conseiller aux touristes devant nous de repartir du parc avant 15h pour retourner sur Nouméa avant le début du week end, elle craint de nouveaux blocages de routes. Bon nous on compte rester une nuit dans le parc (le bivouac est en effet autorisé à certains endroits), donc on verra bien demain si ça chauffe.

Le parc fonctionne avec un système de navettes, mais ce que nous ne soupçonnions pas, c’est que d’une part elles sont rares, et d’autre part il faut dire à l’avance quelle navette on prendra à l’aller et où elle nous déposera, et quelle navette nous prendrons au retour. Il y a une navette à 10h30, la suivante à 12h15. On opte pour 10h30, même si cela nous laisse qu’un quart d’heure pour empaqueter tout notre barda, tente, affaires de couchage, popote, nourriture et eau ! On s’en sort finalement avec 2 ou 3 minutes d’avance et c’est parti. La navette nous arrête d’abord à deux points de vue, le premier sur la forêt noyée, le deuxième pour voir des Cagous, oiseau emblématique et endémique de Nouvelle-Calédonie. Nous avons la chance d’en voir deux non loin de là (ils doivent être habitués car ils ne sont pas très farouches).

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Enfin, la navette nous dépose à l’endroit « refuge des scientifiques », où nous bivouaquerons. Et là surprise, il y a toilettes, douches, emplacement délimité pour poser sa tente, barbecue à bois avec le bois fournis, et table + bancs couverts ! On croit rêver, le camping sauvage (et gratuit) est mieux équipé que les campings (payants).

Suivant les conseils de notre chauffeur, nous laissons sur place la majorité de notre barda et emportons le strict minimum pour faire notre randonnée de l’après midi.

Le Parc de la rivière bleue, c’est la Nouvelle-Calédonie comme je l’imaginais : terre rouge, nature verdoyante et abondante, eau cristalline de la rivière. Malgré un temps un peu couvert, on se régale, et qui plus est on est seuls au monde … en effet on ne croise plus personne de toute la journée.

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Le reste de l’après midi se passe en jeux divers avec les enfants qui sont aux anges d’avoir leurs parents tout à eux. Ils en oublieraient presque leurs jeux, livres et autres que nous avons du laisser à la voiture. Après, nous nous mettons en recherche de petit bois pour démarrer le feu, et allumons rien de moins qu’un véritable brasier. Une fois le repas avalé, nous rallumons une fois de plus le feu pour la plus grande joie des enfants qui courent dans tous les sens pour trouver feuilles et branchages à ajouter, avant de s’écrouler de sommeil.

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Samedi 19 novembre

Après une grosse nuit, tout le monde se réveille tôt, sous un ciel chargé et pluvieux par intermittence. N’ayant que quelques gâteaux pour petit déjeuner, et ne voyant pas l’intérêt d’attendre la navette qui doit venir nous chercher à 9h45, nous commençons à marcher dès 7h30, en direction de la sortie. Cette dernière est à 13km, il n’est donc pas question de l’atteindre, mais cela nous permet de voir un peu plus du parc, tout en se rapprochant.

Les enfants marchent bien, nous aussi malgré nos sacs plutôt chargés. Une heure plus tard, nous avons fait 4km et prenons une pause à l’arrêt « Grand Kaori ». La première navette n’est pas passée, ce qui nous laisse présager que nous ne sommes pas nombreux dans le parc. Nous profitons de la pause pour faire la petite marche (sans les sacs) qui permet de voir le Grand Kaori, cet arbre millénaire, et le plus grand de Nouvelle-Calédonie. Nous voyons à nouveau plusieurs Cagous, mais ceux-ci sont plus sauvages que leurs cousins de la veille et s’enfuit à notre approche.

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Vers 9h30, la navette arrive et nous récupère alors que nous venions juste de reprendre notre marche vers la sortie. Comme nous l’avions supposé, il n’y a personne d’autre que nous ayant passé la nuit dans le parc, et pas plus de touristes à déposer en ce début de matinée.

De retour à la voiture, nous prenons un complément de petit-déjeuner et partons visiter le reste du parc, accessible avec notre propre véhicule.

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Puis nous prenons la direction de l’ouest, en faisant un arrêt aux chutes de la Madeleine, à priori très plébiscités des touristes, mais que nous trouvons assez quelconques, surement la faute aux chutes islandaises.

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Nous continuons ensuite notre tour du sud, en passant par la ville de Yaté, puis en direction de Plum. C’est très étrange, on dirait que cette partie de l’île est complètement inhabitée en ce samedi après midi. Que ce soit dans le village de Yaté comme sur la route qui s’ensuit, nous ne voyons personne dans les rues, et croiserons à peine 2 véhicules sur plus d’une heure de route !

De retour sur Nouméa, nous allons au camping trouvé par Nathalie près de Dumbéa. Mais lorsque l’on arrive sur place, impossible (encore une fois) de trouver le propriétaire, et l’on ne comprend pas trop où poser notre tente. En désespoir de cause, on retourne sur Nouméa essayer de trouver un hôtel pour la nuit. Une heure durant, nous faisons tous les hôtels du coin, 5 sont complets, 2 en rénovation et 1 détruit ( !!!).  Il fait à présent nuit noire, et l’on commence à stresser un peu. On sait que le camping de Sarraméa, 100km plus loin, doit être ouvert et qu’il est possible de s’y installer, nous reprenons donc la route malgré qu’il soit peur recommander de rouler de nuit un samedi soir, le risque de croiser un autre véhicule au conducteur imbibé étant non négligeable.

Cerise sur le kouglof, on se rend soudain compte que l’on a quasiment plus d’essence. Heureusement, il reste une pompe d’ouverte près de l’aéroport, ce qui nous sauve la mise.

Arrivé au camping de Sarraméa, mauvaise surprise (la loi des séries surement …). Le lendemain c’est la foire aux anthuriums et le camping est réquisitionné pour les exposants !! On commence à être à court d’idée lorsque l’on voit une voiture se garer sur le terrain à côté du camping et y planter sa tente. Renseignement pris on peut camper là, mais il faudra dégager vite fait le lendemain car le terrain sera utilisé comme parking pour les visiteurs.

Autant dire que l’on ne traîne pas trop pour manger et aller se coucher, après cette journée riche en évènements.

 

Où la saison des pluies démarre en avance

Dimanche 20 novembre

Comme convenu, nous quittons le camping aux aurores, et allons un peu plus loin sur la plage pour prendre le petit déjeuner. A peine le temps de finir qu’il commence à pleuvoir. On se balade un peu dans les environs, épluchons les guides en vain pour trouver une activité à couvert.

En désespoir de cause, nous retournons au camping de Poé où nous avions dormi quelques nuits plus tôt, car nous savons qu’ils louent aussi des abris, c’est-à-dire de petits cabanons vides, mais protégés des intempéries.

C’est là que nous passons l’après midi et la soirée.

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Lundi 21 novembre

La météo ne s’est pas améliorée, et à priori cela va continuer comme ça jusqu’à mercredi. Des alertes orange sont déclenchées un peu partout dans l’île, nous prolongeons notre séjour au camping d’une journée. Dans l’après midi, des éclaircies nous permettent tout de même de faire une petite balade le long de la plage.

Le soir, nous faisons un bon feu de bois : très bonne occupation le feu quand on a rien à faire :

  • ramasser le bois (mouillé forcément) : 30 minutes
  • Faire prendre le feu : 1h30
  • Regarder le feu : 1h30

 

Retour à Nouméa

Mardi 22 novembre

Dans la nuit, les intempéries ont repris de plus belle, avec de violents coups de vent. On béni cet abri quoique sommaire, car notre tente n’aurait pas résisté à toute cette pluie (je ne sais pas quelle tente y résisterait d’ailleurs).

Au matin, nous démarrons à l’aube et dès 7h30 nous sommes sur la route. La gérante du camping nous met en garde contre les débordements possibles de rivières.

Effectivement, les premières informations de la radio font état d’une coupure de la RT1 (route principale que nous empruntons) juste au nord du village de Bourail près duquel nous dormions. Une chance que nous allions vers le sud. Une heure et demie plus tard, c’est le pont que nous avons emprunté qui est à son tour sous les eaux. Des crues ont lieu un peu partout sur la côte Est également, avec de nombreux villages isolés par les eaux, et les écoles ferment progressivement. Tous les gens avec qui nous évoquons le fait sont sidérés de telles pluies à cette époque, qui sont plutôt attendues pour les mois de janvier-février.

Enfin pour nous tout se passe relativement bien, puisque nous arrivons sur Nouméa en fin de matinée, et nous installons à l’hôtel que nous avons réservé pour la fin du séjour.

L’après midi c’est repos, on commence à laver et ranger toutes les affaires.

 

Mercredi 23 novembre

Journée de repos, le temps se remet petit à petit au beau. Le matin nous faisons depuis l’hôtel une petite balade au parc du Ouen Toro, d’où l’on a une vue panoramique sur les baies de Nouméa. En redescendant, nous faisons une longue pause au parc de jeux très bien aménagé.

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L’après midi nous allons nous baigner à l’Anse Vata. Alors que nous sommes depuis près d’une heure dans l’eau, la police viens nous voir pour nous avertir que l’eau est polluée suite aux fortes pluies et qu’il ne faut pas s’y baigner … super la prévention !

 

Jeudi 24 novembre

La matinée est consacrée à la visite du centre Tjibaou, à l’architecture impressionnante, mais au contenu finalement assez léger, et consacré à l’histoire et l’art Kanak.

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L’après midi repos (puisque l’on ne peut toujours pas se baigner), on profite de notre dernière soirée en Nouvelle Calédonie avant le départ tôt demain.

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